BRESIL. Les J.O. de Rio ont été l'occasion de remettre sur le tapis cette vieille histoire non résolue du dopage. Depuis toujours, les indignations et les condamnations fusent de partout sans que rien ne change vraiment.
Le sport est sans doute une victime, un bouc émissaire facile et son côté médiatique ne l'aide pas. Il est probable qu'on se trompe de responsable.
Car si on critique le dopage dans le sport, il faut le faire et l'interdire partout.
Le comportement de l'étudiant qui se shoote aux amphétamines pour réussir ses examens et celui du travailleur qui se bourre d'antidépresseurs pour continuer à bosser et garder sa place, ces comportements de valent pas mieux que celui du sportif assidu aux anabolisants. Il ne faut regarder les choses en face: ce qui se passe dans le sport n'a rien d'exceptionnel et est à l'image de ce qui se trame dans la société. Le but étant toujours, de réussir, d'arriver ou de conserver sa petite situation,... Car on nous le serine sans arrêt, l'important, c'est de participer. Mais participer à quoi bon sang? À cette lutte perpétuelle qui nous avili pour gagner une croûte misérable? A cette concurrence acharnée, pathologique et obsessionnelle qui mine la vie et la santé? A ces restes de comportements préhistoriques issus de la jungle et qu'on érige en loi, vertu, modèle de développement? Allez, allez! A quand l'âge adulte de l'humanité? Je vous le demande.
Et pour revenir sur terre et à notre sujet, le Clenbuterol est au sport ce que le Modafinil est aux études, le Prozac à la société active et le Viagra à la libido, bref, de la dope pure ou à peu près, et simple. Oui, le dopage, c'est la vie.
En Belgique, la consommation d'antidépresseurs bat des records chaque année avec une hausse de 21% en six ans. Et depuis quelques temps déjà, on administre des molécules aux pensionnaires des maisons de repos pour qu'ils foutent la paix à leur entourage. Il n'y a donc pas que les jeunes sportifs qui sont à plaindre, les vieux grabataires le sont également. On le voit, le problème est général, global, mondial et le CIO avec son armada de contrôles n'y changera rien puisque l'origine du mal n'est pas dans le sport.
NDLR. La problématique du dopage n'est pas neuve. Aux jeux du cirque à Rome, les gladiateurs devaient soufflé au nez d'un contrôleur, sorte d'éthylotest antique, qui les déclarait dopés s'ils avaient bu du vin. Autant dire qu'aujourd'hui, nous sommes tous des gladiateurs. (Source: C'est dans l'air.)
Et au fond, qu'y avait-il dans ce foutu calice à la dernière cène? Parce que, pour trimbaler sa croix sur 14 stations, notre haltérophile a certainement dû prendre un petit cocktail...