Puisque certains annoncent son come-back depuis 2.000 ans, on peut se demander si Jésus-Christ revenant sur terre serait écologiste.
Probablement que oui. Le christianisme et l'écologisme ont beaucoup de points communs et si les comparaisons ne sont pas raisons, elle sont parfois troublantes.
D'accord, la Mère Nature remplace le Père Céleste mais cela ne change pas grand chose. Ce n'est pas plus mal d'ailleurs, car elle apporte une petite touche de féminité bien dans l'air du temps, un accent égalitaire sacrément nécessaire dans ce monde de dieux machistes qui avaient un pouvoir absolu dans le haut de là-bas, l'au-delà.
En tout cas, la terre promise reste l'essentiel de la quête. C'est le dernier endroit pour vivre ou survivre, le seul paradis possible pour tous les hommes de bonne ou de mauvaise volonté. Point de salut sans cette verte terre tant attendue. Celle qu'il nous faut gagner aujourd'hui au prix d'efforts quotidiens visant à une vie meilleure, plus soucieuse de la création environnementale, de l'oeuvre de l'univers, et afin de vivre en paix dans une société plus solidaire et plus fraternelle.
Et puis, il ne faut pas oublier que l'écologie a aussi ses disciples. Ils sont nombreux, tels des missionnaires qui se dévouent à la cause. Combien de conférences, de colloques, de sermons pour ramener dans le droit et vertueux chemin les pollueurs mécréants, les climatosceptiques qui se fourvoient encore ici-bas?
Et puis encore, l'écologie a ses écritures, et ses évangélistes. Certes, ils sont plus de quatre. Il y en a même une flopée sur la planète. André, Jacques, Edgar, René, Nicolas... pour n'en prendre que cinq qui ne scribouillent pas en hébreux mais en français.
Et puis comme toujours, elle commence aussi à connaître ses schismes, ses dissidences, ses conflits de souveraineté, surtout chez nos frères français. Les confessions se multiplient au détriment du grand rassemblement et l'unanimité s'étiole. Bref, l'avenir de l'humanité comme toujours reste précaire et incertain.
Il y a quand même une petite différence. Sauf à considérer la terre entière comme un endroit dédié à la méditation et à la communion, l'écologie n'a pas vraiment de lieu du culte. Mais tant mieux. On en a bien assez avec les églises, les mosquées, les synagogues, et puis quoi? Des yourtes géantes? Autre avantage, quand il n'y a pas de lieu de culte on est quitte des chants liturgiques, grégairiens et autres. Pas de chorale à la croix de bois, pas de mélodies insupportables sur des paroles à la noix. On peut encore écouter ses chanteurs préférés, entonner ses chansons fétiches, paillardes et païennes. "Mourir pour des idées", "Le pluriel", etc... Et ça, c'est vraiment chouette.
NDLR. Li Monde ne prétend pas apporter la bonne parole. Il souhaite simplement poser une bête question.