Et ça marche on dirait.
...Vous connaissez la musique et les paroles.
Vous voyez déjà le gros chauffeur hirsute et un peu crade au volant de sa camionnette pourrie et déglinguée qui circule au pas dans nos charmantes et bucoliques petites rues.
L'image n'en est presque plus une, c'est devenu un symbole quasi archétypal.
 
Cela dit, si vous avez capté l'image, vous n'avez pas reçu le son. Celui que j'ai eu le plaisir d'entendre l'autre jour. Selon moi, le ferrailleur en question avait dû suivre un cours de promotion sociale en soirée à l'Ifapme. Et nul n'était besoin d'être grand clerc pour connaître la formation qu'il avait suivi. Ce ne pouvait être que le cours de "marketing et publicité".
Comment suis-je arrivé à cette conclusion? Parce que notre bougre appliquait à la lettre un b.a.-ba de la discipline, une ficelle grosse comme une amarre, à savoir le racollage auditif. Ecoutez-bien, notre apprenti étudiant sur le tard avait fait enregistrer son baratin par une voix féminine suave et aguicheuse et nous la passait en boucle. Un vrai régal. Voir ce gros camelot dans sa camionnette avec la voie de Thelxiépie, la sirène charmeuse des bords de mer Egée… On ne peut voir ça qu'en Brabant wallon, la jeune province. Celle des gens qui bossent et qui se forment en permanence, bref, "la province qui avance". On ne sais pas vers quoi ni vers où mais elle avance et parfois c'est en camionnette.
Pour mémoire:
Un ancéphalogramme plat
Ceci dit, ce n'est pas parce que l'actualité est en berne ou hiberne à cause d'une météo glaciale qu'il n'y a pas de sujet à traiter. Au contraire, c'est même l'occasion de se pencher sur des dossiers laissés en suspend, de renouer avec l'histoire récente in memoriam et de mener la réflexion sur des sentiers moins battus qu'a l'habitude. Et puis, c'est toujours l'occasion de traquer les travers d'un monde immonde qui n'en manque pas.
Pataquès routier
.
Accident de la circulation dans le monde:
à Bras, un conducteur perd la vie en
percutant un arbre.
.
Accident de la formulation dans Li Monde:
à Arbre, un conducteur perd un bras en
percutant la vie.
.
C'est moins sérieux et donc moins grave.
* NDLR. A l'excepion des managers qui prennent la place des ménagères, tout est authentique.
"Allo, allo, managers *,
profitez de mon passage pour
vous débarrasser de vos
vieux fers
vieux zincs
vieux plombs
vieilles batteries
vieilles machines à laver"...
Une première en Brabant wallon
Fait de printemps
En novembre 2012 le gouvernement de gauche à dominante rouge et socialiste emmené par Olio Di Rupo réforme l'assurance chômage. Il supprime les allocations à vie. Elle sont dorénavant limitées à 3 ans.
 
En janvier 2015, le gouvernement de droite à dominante bleu et libérale emmené par Charlot Michel augmente les taxes sur les opérations de bourse et en 2016 instaure une nouvelle taxe de 33% sur la plus-value spéculative.
 
Vous y comprenez quelque chose, vous?
Un gouvernement de gauche prend des mesures de droites et l'autre, l'inverse!
 
Quand on en arrive là, on se demande si le vote obligatoire a encore toute sa raison d'être et sa légitimité. Car enfin, obliger les gens à aller voter contre leur gré, c'est déjà pas drôle, mais les obliger à aller voter contre leurs convictions, ça devient franchement inquiétant.
Qui fait Quoi?
Le rouge et le bleu
La une du 30 mars 2016
La une du 14 janvier 2015
La une du 7 janvier 2015
VINTAGE
L'ère de rien
MEDIUMS
The Noise
EN BR'F
Pour un casting syndical
EDITO
Une actualité plate comme un cendrier vide
L'actualité de ce mois d'avril fut en de nombreux points comparable à celle d'un ancéphalogramme plat. Une sorte de cendrier vide à l'image du cerveau de Salah selon son avocat Sven Mary, (pas très gentil le maître conseil du petit terroriste).
Il est vrai que nous n'avons plus reçu de bonnes nouvelles du Panama. Nous n'avons pas eu l'amorce d'une étincelle d'attentat, chez nous tout au moins car ailleurs ça continue. Nos centrales nucléaires n'ont pas encore explosé mais en prévision, les autorités vont distribuer de l'iode à toute la population. Bizarre quand même. Parce que, soit il n'y a rien a craindre et la distribution d'iode est inutile, soit la distribution d'iode est nécessaire et donc... mais qui vivra verra. Il n'y a même pas de page sportive ce mois-ci. Elle est remplacée par une rubrique conso, parce que la consommation, il y en aura toujours, enfin c'est ce qu'on croit.
METEO
Le mort / kilomètre
CONSO
Le produit sans nom et les codes
couleurs
A LA TROIS
L'honnêteté intellectuelle remède
à la pédophilie sacerdotale
A LA DEUX
La Mayeur solution
A LA UNE
On est tous des charlots
SOMMAIRE
PARIS - BRUXELLES. Il y a les unes de Charlie et il y a Charlie à la une.
 
On se souvient tous de l'attentat contre Charlie Hebdo. Ha oui? Qui pourrait me donner la date exacte de ce jour funeste?... C'était le 7 janvier 2015!
Le lieu du drame?... c'est plus facile, c'était à Paris, effectivement.
La une de Charlie la semaine du 7 janvier? Ha ha! "Les prédictions du mage Houellebeck".
 
Peu après le drame, l'hebdomadaire a bénéficier d'un élan de sympathie comme on en avait jamais vu. Près de 2 millions de personnes et un paquet de chefs d'Etats ont défilé le 11 janvier de la Place de la République à jusqu'à la Place de la Nation. Voilà pour les informations officielles. On peut donc passer aux choses sérieuses.
 
Il y eut la une du 14 janvier. A bien la regarder c'était presqu'une image pieuse, en tous cas une image pleureuse. Pas l'ombre d'une fesse à l'air ou d'un couteau sanguignolant. Pour une fois qu'il ne coupait pas de cou ou de couille, on lui pardonnait tout à ce canard. Toutes ses unes salaces, profanatrices et sacrilèges, toutes ces caricatures choquantes et perverses toutes ces féroces et sordides boucheries. C'était comme la rémission de tous ses péchés, le pardon de Dieu miséricordieux.
Oui, on ne se refait pas. la toute grande majorité des gens préfère quand même les images miniardes et bonne enfant, les pastels de la Bastille et les aquarelles des bords de Seine...
 
C'est bien simples, les ventes de ce numéro on grimpé à 3 millions d'exemplaires contre 60.000 habituellement. Les abonnés eux sont passés de 10.000 à 220.000. Du jamais vu dans la presse française, un boum phénoménal identique à celui des ventes post-attentats de tranquillisants.
 
Mais pour lire Charlie Hebdo, il n'y a que trois possibilités. Soit, c'est la feuille de chevet de l'inconditionnel, dont on se demande si les insomnies ne sont pas dues précisément à la lecture de ce canard. C'est souvent le cas de l'intellectuel émancipé ex-soixante-huitard et un peu gauchisant, une espèce qui, comme d'autres est malheureusement en voie de disparition. Soit on le reçoit d'une connaissance qui en a terminé, c'est la formule économique. Soit il s'agit d'un acte inconsidéré, compulsif et délirant, résultant d'un pathos circonstancié ou de circonstances pathologiques.
 
Or ce qui s'est passé au lendemain de l'attentat, relève évidemment de la troisième hypothèse. Je n'en veux pour preuve que la chute vertigineuse des ventes trois mois plus tard, lorsque la majorité de la population a repris ses esprits, son bon sens habituel et sa légendaire aversion pour les images grinçantes au goût douteux.
Il est vrai que Charlie lui même avait repris ses mauvaises habitudes. Ses caricatures étaient repassées au rouge, avec leur lot de grosses fesses et de bains de sang, enfin tout le bataclan.
 
Et alors que, même la Belgique lui avait réservé 80.000 numéros et une ovation délirante, bardaf, l'engouement d'hier est retombé tel un soufflé sorti du four.
Surtout, surtout, et c'était la connerie à ne pas commettre, lorsque Charlie a consacré sa une aux attentats de Bruxelles avec Stromae en figure de proue. Là, c'en était trop. Attaqué à la fois sur son territoire et dans son cœur, le belge a dit: c'est fini, je ne suis plus Charlie.
 
Pourtant, ceux qui le connaissent le savent. C'est vraiment ça le vrai visage de Charlie Hebdo et depuis toujours. On aime ou on aime pas et c'est pareil pour les nos fidèles frères musulmans qui n'apprécie pas qu'on se moque de leur Maestro barbu. Mais là encore, chacun ses goûts.
 
En sourdine: si des lecteurs nous ont fait quelques infidélités en achetant le Charlie Hebdo du 14 janvier, qu'ils se rassurent: ici aussi, "tout est pardonné".
Et s'ils se sentent consternés ad hominem par cet article, qu'ils sachent enfin que, quoiqu'on fasse, en définitive, on est tous des charlots.
In memoriam
On est tous des charlots
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MAI 2016