BELGIQUE. On a beaucoup parlé ce mois-ci des déboires du syndicalisme. Grèves intempestives et de moins en moins tolérées, déconnexion par rapport au monde du travail actuel en perpétuel évolution, désaffection des affiliés, etc... Et finalement, même en ce qui concerne les manifestations, on est en train de les chasser des rues, avec ces multiples marches post-attentats.
Bien sûr, on sait que le syndicat n'est pas une entreprise comme une autre. Aujourd'hui dans les entreprises privées lorsque vous postulez pour un poste, vous n'y échappez pas on vous demande un selfie. On vous réclame une photo claire et nette par laquelle on peut savoir si vous êtes un canon ou une mocheté et qui confirmera que vous n'êtes ni black ni beur. Oui, parce qu'il faut montrer patte blanche pour avoir un job. Je passe sur les détails liés à l'âge, au sexe, aux hobbies, et depuis peu aux penchants confessionnels. Sincèrement, Les CV d'aujourd'hui n'ont rien a envier aux ausweis d'hier.
Excepté si vous travailler en noir dans les caves du bâtiment ou les cuisines glauques de l'Horeca, il est bien difficile de se faire une place au soleil. Si vous déroger un tant soit peu aux critères de l'employé modèle, modélisé et formaté, tintin pour le turbin! C'est comme ça.
C'est l'aboutissement de longues années de recherches en RH. C'est quasi scientifique et quand on sait que la science vient cautionner les dérives de l'économie et du néo-libéralisme le plus dur et le plus étroit, il faut craindre le pire.
C'est précisément ce qu'on semble ignorer du côté de nos chers syndicalistes. A les regarder, on se dit qu'ils appartiennent à une autre époque. Une belle époque révolue et regrettée ou l'on vivait le plein emploi. Où tout un chacun, quel qu'il soit, grand ou petit, laid ou beau, autochtone ou étranger (qu'on allait d'ailleurs chercher par le cou sur leur terre natale) trouvait un job à sa mesure comme chaussure à son pied. Oui, là, on a perdu quelque chose. Et donc nos syndicats et syndicalistes, restés dans le temps passé, vivraient toujours dans cette courte époque post zolacienne qui fût finalement la seule période dorée de l'histoire humaine.
Parce que quand même, notre pauvre Goblet, on ne sait jamais très bien s'il est à moitié vide ou à moitié plein. Et aphone les trois quart du temps. C'est un comble pour un leader syndical, un harangueur de foule, un arrangeur de grève, un tribal tribun sensé mener les masses laborieuses à l'internationale du prolétariat en chantant. Franchement Marc, mon gars, tu t'es déjà regardé. Comment veux-tu que les foules puissent te suivre, toi qui fait deux têtes de moins que la plupart des manifestants. Il faut se rendre à l'évidence, dura lex sed lex, mais il faut redresser la barre.
En plus, pour une fois, j'ai l'impression que les cathos sont moins à la traîne que leurs homologues agnostiques. A la CSC, avec Marie-Hélène, je trouve que c'est quand même un peu mieux. Oui, ça a l'air d'être une vraie peau de vache mais déguisée en une fleur relativement acceptable. D'accord, ça reste Ska Marie-Hélène, ce n'est pas Kaas Patricia mais ce n'est pas non plus Demeulenne Anne. Souvenez-vous, ils font vraiment dans la continuité à la FGTB; le dragon acnéïque Demeulenne, il était pas triste non plus celui-là, enfin si quand même.
Non moi, je crois qu'il faut vivre avec son temps et je suggère à la centrale syndicale des travailleurs de lancer un petit casting. Elle pourrait engager un sosie de Paul Magnette ou de Georges Cloné à la fleur de l'âge. Je suis sûr qu'elle remontrait sa cote de popularité. Et en plus des affiliés, elle gagnerait certainement des affilières, ce qui ne serait pas mal venu dans ce cartel machiste qu'est la FGTB.
Et puis de toute façon les belles motivations, les grandes idées, les luttes finales, plus personne n'y croit. On en a plus rien à cirer. Ce qu'on veut aujourd'hui, c'est des têtes et on ne demande même pas qu'elles soient bien remplies.