FRANCE. Il était temps qu’elle se termine cette maudite élection présidentielle. Cela fait des semaines qu’elle nous tient en haleine, des mois qu’elle nous met en émoi, des lustres qu’elle s’incruste, des plombes qu’elle nous pompe. Et tout ça pour quoi? pour nous refiler un filet de Macron mariné dans les huiles de la finance.
Certains diront qu’il vaut mieux ça qu’une Marine macérée dans le vinaigre nationaliste. Peut-être. Cependant, sans y goûter, on ne le saura jamais.
Mais franchement tout ce ramdam, tout ce stress, cette peur de l’aventure fomentée et entretenue, quelle pitié. Car enfin, existe-t-il encore un quidam sur terre pour croire qu’un homme est capable à lui seul de changer l’histoire? Y a t-il toujours en ce bas monde des individus pétris de superstitions évangéliques pour penser qu’un messie peut nous sauver du tréfonds marasmatique dans lequel nous végétons… Allons, allons!
Et de même qu’en cette épique époque, un homme auréolé ne peut plus rien, de même, une femme, fut-elle affublées de cornes diaboliques, ne pourrait rien non plus. Car il faut bien admettre que ce ne sont plus les individus qui font le monde, mais le monde qui façonnent les individus ou, si l’on préfère, c’est notre operating système qui impose sa loi.
Que cela plaise ou non, il n’y a plus un seul pays sur terre où un chef est digne de ce nom, à l’exception de la Corée du Nord. Mais précisément, c’est l’exception qui confirme la règle, et qui souhaiterait vivre un jour sous le joug de Jong-Un?
Soyons lucide, partout ailleurs les gouvernants ne sont plus que des girouettes, les pontes des pantins, les monarques des marionnettes, les présidents des polichinelles. Et s’ils ont le malheur de lancer une idée ou de prendre une initiative originale, la gorgone Economie sait se montrer impitoyable. Mais au fond, il vaut peut-être mieux qu’il en soit ainsi, que les hommes ne puissent plus décider de rien. On a vu dans le passé ce que cela donnait quand ils avaient encore un semblant de pouvoir, qu’ils avaient les mains aux manettes, le doigt sur la gâchette;
Dieu ! que de dissensions, de croisades, de barouds,
Que de dissentiments, de casse-pipes divers,
Que de guerr’s, que de clashs, que de heurts, que de troupes !
Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert...
A propos d’inventaire, prenons celui des présidents de la République. On invente rien en disant qu’ils nous ont tous annoncé des jours meilleurs, des soirs plus grands, des lendemains qui chanteraient mieux,… et on ne se trompe pas en affirmant qu’ils nous ont tous trompés.
Alors, ne perdons pas la mémoire du passé et reconnaissons qu’il est bien triste d’avoir gaspillé tant de temps à des gesticulations inutiles, à des invectives futiles, des projets sans objets, de fausses promesses et de vaines paroles. Mais, c’est ce qui fait sans doute la spécificité des hommes et des prétendants les plus prétentieux à la présidence: ils excellent dans l’art de l’artifice et de l’artefact. D’ailleurs, nous en avons eu la démonstration irréfutable avec le meeting holographique de l’un d’entre-eux.
Enfin, il y a quelques jours, notre éminent homonyme de l’Hexagone s’interrogeait en posant la question: "Se peut-il qu’un jour, la France soit gouvernée par une intelligence artificielle?"
Hé bien, cher confrère, pondre la question, c’est y repondre.