Observations:
Un anti-saucisses mal placé, centré sur les îles britanniques, nous prive des barbecues traditionnels en cette saison. Les températures sont fraîches, ce qui peut convenir pour la bière brune chambrée, mais elles nous obligent à postposer de quelques jours l’ouverture du petit rosé en apéritif.
On constate que les normales saisonnières sont en dessous de tout, comme le moral qui reste passablement ombrageux. Les précipitations à s’installer au jardin sont peu fréquentes. Les éclaircies devraient prendre rendez-vous chez le psy pour s’affirmer un peu et soigner leur timidité légendaire. Le soleil d’habitude généreux en cet époque de l’année, n’a encore fait aucun don à MSF ou à CAP48, c’est dire!
Prévisions:
Sur base des observations existantes, toute prévision ne peut-être qu’aléatoire, risquée et sujette à controverse. Mais au risque de se perdre nous avancerons celle-ci: la pluie sera au rendez-vous quel que soit l’objet de celui-ci. D’où notre conseil: faites comme Brassens, volez un parapluie à un ami et attendez l’orage, il vous offrira, peut-être, un petit coin de paradis.
Je ne pouvais pas le laisser tout seul, alors on a fait ça:
Mon selfie avec l'imbuvable
La météo ci-contre fut pondue avant l’arrivée des beaux jours apparus fins du mois lors du week-end de l’Ascension. Et ceci explique un décalage entre le compte-rendu de la météo de mai et l’impression que nous en avons gardé. Comme toujours, on ne retient que les bons souvenirs, et c’est bien dommage, car ce faisant, nous perdons la perception d’une grande partie de la réalité.
Alors pour nous remettre en adéquation avec elle, il était indispensable d’ajouter à la météo de mai ce petit codicille.
En effet ce 25 mai, grâce à l’IBSR, nous apprenons qu’à l’Ascension tout monte et particulièrement, le nombre d’accidents de la route. Benoît Godard, le porte parole imbuvable de l’institution nous affirme qu’il existe une étroite corrélation entre les températures et les crashs routiers. Plus les degrés augmentent plus les dégâts progressent également. C'est bien simple, l'Ascension est le sommet des week-ends mortels. La constatation est interpellante et, si elle s’explique par les velléités touristiques des badauds trop nombreux et les envies de sorties des motos trop dangereuses, on reste quand même pantois à l’idée que l’Ascension est plus létale que la période de Noël et nouvel an. Période qui, ne l’oublions pas, se caractérise par ses nombreuses plaques de verglas et ses multiples visites à la famille non dépourvues de libations et des petits derniers pour la route.
Certes dans la chronologie communément admise, Noël c'est la mise bas, la naissance, le début, tandis que l’Ascension nous arrive beaucoup plus tard puisqu’elle est la post-fin. Et ceci explique sans doute cela. On se retrouve en plus grand nombre et plus vite au ciel à l’Ascension qu’à Noël. Mais au fond, c’est normal et finalement les choses sont bien faites, vingt dieux !
MAI. Contrairement à ce que nous annoncions le mois passé, le printemps 2017 ne marque pas du tout le retour des repas au jardin. "Mai, mai, mai, Paris mai". Mais, mais, mais pari perdu. Et, nous ne sommes pas les seuls à y perdre puisque toutes les grandes surfaces se retrouvent avec des montagnes de boudins-saucisses, pilons de poulets, brochettes marinées, côtes de porc et sardines en vrac. C’est un inventaire de viandes à griller formant des paquets d’invendus pour cause de barbecues en berne.
C’est typique et le dicton est connu: "Soleil derrière les nuages, barbecue reste au garage".
Evidemment, un gris printemps est toujours triste. Mais on se consolera en se disant que ce qu’on perd du côté du temps, du teint et la bonne mine, on le gagne du côté du cholestérol, des artères et de l’espérance de vie. C’est moins drôle mais c’est bon pour la santé, à condition bien sûr de ne pas noyer son chagrin dans le fauteuil du salon en descendant canettes sur canettes ou pastis sur pastis sensés nous rappeler le soleil, ou encore, gros rouge sur gros rouge, même si on a l’impression que rien ne bouge. Car dans ce cas, on ajouterait à l’absence de soleil et sa carence en vitamine D, un risque sérieux d’hépatite T comme toxique. Oui, la santé reste quelque chose de compliqué. Il suffit d’aborder le sujet avec son médecin maltraitant pour comprendre qu’elle n’a rien de naturel et à fortiori d’éternel. On rappellera à ce propos le bon mot de Jules Romain: "tout homme bien portant est un malade qui s’ignore", par souci d’exactitude, nous ajouterons "ou en devenir".