Avec le printemps qui revient, le soleil généreux et les températures qui s'élèvent, sonne l'heure des retours en séries. On ressort le short, le chapeau de paille, les espadrilles, le parasol, la bouteille de rosé et bien sûr le barbecue. Quoi de plus sympa qu'une petite grillade sous la tonnelle accompagnée d'une salade fraîche après un long hiver, univers de la choucroute, de la soupe à l'oignon, de la raclette adipeuse et de la potée au choux.
Les grandes surfaces ne s'y trompent pas et nous rappellent chaque week-end que nous avons un impératif besoin de cette cuisine au grand air dont les prémices remontent sans doute à l'âge primesautier des cavernes.
Ce mois de mai fut l'occasion de s'apercevoir que cette coutume ancestrale a repris ses droits dans quasi tous les pays de l'hémisphère nord, et c'est normal. Bien sûr à petit pays, petit barbecue mais à grand pays barbecue géant.
Le pompon, le summum en la matière calcinée nous vient cette fois du Canada, cet immense territoire où l'on sait faire la fête, et où l'on a particulièrement besoin de se retrouver autour d'une petite braise, les hivers y étant plus rigoureux qu'ailleurs.
Et, ils font fort à Fort McMurray. Ce n'est pas de la petite grillade. Selon le Huffington Post, lundi 9 mai, le barbecue local atteignait 20 fois la superficie de Paris. Mais enfin, pourquoi cette comparaison? Paris brûle-t-il? "Paris,… c'est une blonde. Paris,... reine du monde". Peut-être, mais pas dans ce cas-ci. Réputée pour sa côte rôtie, son entrecôte de Bercy, sa gratinée des halles ou son boudin légendaire, la capitale française peut ranger sa petite cuisine au placard. Elle a trouvé son chef coq.
Le problème du barbecue dans l'Alberta, c'est qu'il a une odeur malsaine d'hydrocarbure. Une des causes de sa combustion provient des sables bitumeux qui font la fortune de Shell, Suncor, Conoco Philips, etc... On se rappèlera qu'en 2011, le Canada s'est retiré du protocole de Kyoto visant la réduction de gaz à effet de serre. Or, il est avéré que ces mêmes gaz sont à l'origine d'une sécheresse chronique dans la région balayée par des vents incessants de 40km/heure. Chaud devant!
Et puis, il y a un second souci. Le braséro que nous allumons dans notre jardin, nous pouvons le maîtriser facilement avec une petite Jupiler bien frappée. Tandis que là-bas dans le Nord, même tout AB-Inbev en Canadair n'y change rien. Mais positivisme oblige, il faut toujours garder un peu d'espoir, une petite flamme...