Rodrigo Beenkens: le monsieur bicyclette, l'Eddy Merckx des journalistes sportifs,
le Grand Robert de la petite reine.
NDLR. En relisant notre page sportive, nous constatons que nous avons été très partial et injuste envers la petite reine qui n’est pourtant pas Mathilde. Nous avons beaucoup décrié le cercle peu vertueux du cyclisme, or nous savons qu’en toute chose, il y a un bon et un mauvais côté. Si le pire saute aux yeux pour venir à l’esprit, le meilleur lui, entre par l’oreille pour être compris. Car oui, ce monde de brutes qui ne parle qu’avec les muscles, possède un versant poétique. Poésie que nous devons essentiellement aux noms de ses participants très cosmopolites. Ecoutez plutôt:
Gallopin Tony
Molard Rudy
Le Gac Olivier
Calmejane Lilian
Durasek Kristijan
Bennoot Tiesj
Gogl Michael
Mollema Bauke
Degenkolp John
Stybar Zdenek, un Tchèque
Kwiatkowski Michal, le Polonais,
Laegen Vegard Stake, le Norvégien
Grmay Tsgabu Gebremaryam, l'Éthiopien
et enfin,
Kohatayev Baktiyar, qui signifie peut-être Dupont Jean en kazakh et
en casaque bleue, cuissarde noire.
Tous ces patronymes magnifiques existent et étaient présents sur le Tour. Nous remercions par ailleurs Rodrigo pour ses précieux conseils en matière de prononciation étrangère.
"Ecoutez heu, pas du tout”
FRANCE ENCORE. En relation avec l’article ci-contre, nous ne pouvions passer sous silence un trait caractéristique qu’on ne rencontre dans aucune autre compétition.
On a connu l’art nègre, le pop art, l’arte povera (l’art pauvre), etc... et à l’occasion du tour de France nous sommes souvent confronté à l’art campagnard. Ces ballots de pailles, ces meules de foin, ces tracteurs agencés en dépit de toute esthétique et que nous contemplons du ciel sont du plus mauvais goût. C’est l’art paysan.
A Li Monde, bien sûr, nous n’avons rien contre les gentils paysans. Mais il n’en va pas de même en ce qui concerne leur art. Car l’art paysan est à la sculpture ce que l’imposé est au Reine Elisabeth. Inaudible pour l’un, insupportable pour l’autre.
FRANCE. On sentait bien qu’on était en juillet avec le reTour de la grande boucle. Comme les saisons, le sport a aussi ses solstices. En hiver, on se ramasse le saut à ski de Garmisch-Partenkirchen au fin fond de la Bavière et en été, c’est le tour du Tour dans l’Hexagone.
Cette année, petite évolution, France Télévision a décidé de retransmettre l’intégralité des étapes en ligne. La sale manie actuelle qui consiste à tout filmer et à placer des caméras un peu partout fait encore des siennes. On en déduit que, depuis le départ jusqu’à l’arrivée, les pauvres coureurs n’ont plus l’occasion d’aller satisfaire un petit besoin naturel sans passer sous l’oeil des caméras de surveillance.
Il faut dire que les contrôles de dopage pissent aujourd’hui par l’urologie et qu’éliminer des preuves en cours de route est un moyen de blanchir même un maillot jaune. Armstrong, celui qui a mis les mains sur la tune cycliste, l’homonyme de celui qui a poser les pieds sur la lune cyclique, en est un exemple patent.
Donc, 2017 marque une nouvelle étape importante dans les exigences du sport de haut niveau: celle de l'abstinence. Et nous devons reconnaître qu’il est devenu très dur de pédaler dans la choucroute professionnelle.
Je dis ça mais en y réfléchissant, ce n’est pas rose non plus pour le joueur de violon dans lequel on s’est tant soulagé. Mais bon, a chaque job ses flops.