Il suffit de regarder autour de soi pour réaliser qu’on est bel et bien entré dans une société de vieux. Le papy boom a explosé et nous voilà. Vieux chevaux sur le retour, nous avons des visières kilométriques, nos idées boitent à mort, nos mémoires se vident avec une célérité et une sénilité effrayantes. Signes des temps les placements rentables investissent les maisons de repos. On fait d’une bière deux goûts puisqu’on y place les vieux et l’argent. Mais c’est logique dans la mesure où les premiers possèdent le second.
Or, au lieu de créer des maisons de repos et de repus, il faudrait des homes à tout faire. On sait trop qu’avec l’âge, chacun devient moins souple. C’est vrai pour le corps et pour l’esprit. Et ce n’est pas dans l’immobilisme de l’immobilier que les choses vont s’arranger. Pour garder la forme, il faut de l’exercice, du mouvement et cela tant au niveau musculaire que neuronal.
Si chacun sait, plus ou moins ce qu’il convient de faire pour avoir la santé sur le plan physique, nous allons tenter quelques conseils pour entretenir l’intellect dont nous avons plus que jamais cruellement besoin.
- D’abord, dans les menus propos, s’offrir chaque jour 2 ou 3 grosses légumes bien juteuses et 4 à 5 politicards au choix, rouge ou vert, orange ou bleu.
- Bouffer du curé au minimum 2 fois par semaine et surtout le vendredi.
- Boire en abondance de l’eau de vie spirituelle.
- Prendre chaque jour une bonne dose de dérision pour dérider le choux-fleur et ses circonvolutions.
- Ecrire ce qu’on pense et ce qu’on ne pense pas pour bien soupeser les contraires indispensables à une saine réflexion.
- Savoir quel jour on est et remettre les pendules à l’heure le plus souvent possible.
- Ne pas avaler tout cuit ce qu’on nous balance sur les macro-ondes, les écrans et les réseaux.
- Bannir les idées toutes faites ou préemballées. Il est préférable de les préparer soi-même et de les accommoder à son goût pour qu’elles ne manquent pas de sel et éviter les édulcorants superflus.
- On ne lésinera pas sur les hors d’œuvre poétiques, philosophiques et sociologiques.
- Enfin, on finira toujours la journée par une belle portion de partition puisque, selon la recette consacrée, sans la musique, la vie est une horreur.