Li Monde s'oppose à la disparition des caissières.
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Une caissière chez Delhaize en 2016
Tout semble donc indiquer que demain, nos caissières seront obsolètes. Mais à force de supprimer les personnes et les emplois dans tous les secteurs, un jour viendra le tour des consommateurs. Si les machines mettent tout le monde à la porte, il deviendra difficile de gagner quelques kopecks pour faire ses emplettes. Les magasins seront contraints de fermer leur portes fautes de clients...
...A moins que Tesla ou un autre nous sorte des caddies électriques autonomes faisant leurs courses pour eux-mêmes. Et, dans ce cas, la grande surface gagnerait encore au change, puisque la diffusion de musique d'ambiance serait superflue et les droits de la Sabam économisés.
OTTIGNIES. Dommage que Juan d'Outremont ne soit pas là. Il a le chic pour prononcer le mot "DELHAIZE". Mais on s'en passera. En plus, le sujet est sérieux, dans la ligne du précédent et ce qui s'y passe préfigure aussi d'un futur préoccupant.
 
Parmi les entreprises de la grande distribution l'enseigne au lion se situe dans le haut du tableau à tout point de vue. Les produits y sont plus chers, le service à la clientèle y est plus médiocre, les caissières y sont plus apathiques. Mais le comportement de ces dernières s'explique au regard de l'évolution récente qui frappe leur profession.
 
Pour ceux qui ne mettent pas les pieds au Delhaize d'Ottignies, il faut savoir que depuis quelques temps, les caisses sont équipées d'une machine qui vous rend automatiquement la monnaie de votre pièce lorsque vous payez en liquide. L'impact de cette nouvelle technologie sur un métier qui n'est déjà pas drôle en soit n'est pas nul. Il est évident que ce système supprime ce qui restait de partiellement humain dans cet emploi précaire. Ce qui demandait encore une once de réflexion - on ne parle même pas d'intelligence - à savoir prendre la monnaie exacte pour la remettre au client, hé bien, cette activité cérébrale minimum leur a été confisquée.
Cette situation est inquiétante pour nos pauvres caissières et leur avenir. Car aujourd'hui, leur travail se résume à passer des produits muni d'un code barre devant un oeil magique ou scanner. C'est tout. Ces dames - car se sont le plus souvent des dames - n'en sont donc plus vraiment. Elles ne sont plus que des bras. La tête ayant perdu sa raison d'être. C'est la raison pour laquelle, il est probable qu'à l'avenir nous ne verrons plus leur minois. Déplacer des objets, une machine le fait mieux et plus vite que quiconque sans jamais revendiquer une augmentation de salaire.
 
Ce qui se passe aujourd'hui chez Delhaize est dans la lignée des précurseurs en la matière: les banques. Lesquelles ont dégraissé leur personnel et l'ont remplacé par des terminaux capables de vous imposer de faire le travail à leur place. Cela nous rappelle également un épisode dramatique de notre histoire télévisuelle qui a vu disparaître nos chères speakerines, nos belles femmes tronc dans les années nonantes.
Emplois à perdre
Chez Delhaize
Nous analyserons ce septembre noir sous toutes ses coutures: depuis les gueules noires contemporaines jusqu'aux draps noirs archaïques et islamiques en passant par des moments relevant plutôt du port de l'entonnoir.
Certes, ce qui est noir n'est pas rose mais n'en est pas pour autant morose. Et nous tâcherons malgré tout d'esquisser çà et là un trait d'humour, noir bien sûr, sous forme de clin d'oeil passé au mascara.
 
Bonne lecture.
En 1936 déjà, au début du film "les temps modernes", Chaplin compare les ouvriers à du bétail.
Pour une fois que les attentats nous foutaient la paix, ce sont les potentats qui viennent nous pourrir la vie. Ces multinationales toutes puissantes qui licencient à tour de bras, provoquant la mort de milliers d'emplois, sont franchement insupportables voire inquiétantes et il faudra qu'un jour on redéfinisse correctement le terrorisme.
 
Si pour certains ce fut l'heure de la rentrée pour d'autres ce fut celle de la sortie. D'un côté les classes, de l'autre les déclassés. D'un côté les élèves et les étudiants en licence, de l'autres les licenciés de fait et les chômeurs en puissance.
On ne prendra pas de licence avec la réalité en affirmant qu'aujourd'hui, il n'y a plus que de futurs licenciés. Et on se demande parfois s'il est encore raisonnable de passer tout ce temps aux études. Oui, pour être un peu moins con, mais non si c'est dans l'espoir de décrocher un job durable, cette fameuse durabilité dont on arrête pas de nous vendre les mérites dans bien des domaines et qu'on voit disparaître inexorablement dans l'immonde du travail.
 
A terme, même les emplois issus d'études supérieurement longues sont concernés et menacés. Car avec les moyens techniques dont on dispose aujourd'hui, rien ne circule plus vite que l'information et la connaissance. L'intelligence n'est pas l'apanage d'une société et de l'autre côté de la terre aussi, on apprend vite et bien.
Dans la banlieue de Pékin, Zhongguancun est une sorte de Silicone Valley chinoise sur le point de détrôner sa soeur ainée californienne. Il semble que les nouveautés technologiques de demain sortiront de ce nouvel Empire du Milieu. Alors même les grosses têtes de chez nous deviendront des plombiers polonais, des migrants partant chercher un job à l'autre bout du monde.
 
Cela n'est pas réjouissant? Ça dépend pour qui. Peut-être que par ici, l'heure n'est plus aux réjouissances. Nous avons eu notre période glorieuse, notre pain blanc, notre Eldorado. Il est peut-être temps que d'autres connaissent aussi de bons moments. Bien sûr, on aimerait qu'il en soit ainsi pour l'humanité entière mais au regard de l'histoire, il semble que le gâteau ne se partage pas, qu'il passe chez les uns puis chez les autres et qu'il ne peut être présent partout en même temps.
La rentrée
des crasses
Septembre noir
VINTAGE
Cet ambre septembre
MEDIUMS
Medium is message
EN BR'F
La dictature du positivisme
EDITO
Un Li Monde socialissime
Actualité oblige, ce Li Monde sera outrageusement social.
Si dans le dernier numéro, la rédaction se plaignait de la platitude du mois d'août, en le qualifiant de mer d'huile, le mois de septembre est assurément une merde tout court.
Que de grincements de dents, que de larmes dans les chaumières de Gosselies et d'ailleurs. Que de pleurs dans les cours de récrés et les classes de première maternelle. On en a mal au coeur et pour tout dire, il n'y a que le soleil qui s'est montré généreux et sous son plus beau jour. Il fallait bien cela car tous ces sanglots sous la pluie eussent été, quoiqu'en automne, insupportables.
METEO
Il était un été indien
SPORTS
Les parajeux
A LA TROIS
Le 'errorisme en images
A LA DEUX
Le sytème de la mode
dans l'islam contemporain
A LA UNE
2.100 petites chenilles
et toi, et toi, et toi...
SOMMAIRE
BELGIQUE. Caterpillar, Axa, CP Bourg, Douwe Egberts,... Oui et alors? Cela fait belle lurette que nous savons pertinemment dans quelle pièce nous jouons. C'est l'histoire d'un système capitaliste et concurrentiel qui, dans sa forme moderne fut écrite au 18ème siècle. On en connaît la trame, l'intrigue et l'épilogue. Pourquoi s'offusquer de ce qui se passe sous nos yeux aujourd'hui alors que cette comédie dramatique a été présentée des dizaines de fois. Est-on encore surpris par une interprétation de "l'Avare" de Molière? Non! Alors pourquoi l'être par "le Capital" de Marx?
Nous savons ce qu'il en est: on prospère, on s'enrichit, on en profite allègrement quand tout va bien mais nous n'ignorons plus que la pièce a toujours son revers et, lorsqu'il se produit, seul notre étonnement devrait nous étonner.
 
Dis-moi mon ami, pourquoi as-tu décidé de travailler pour une entreprise américaine, fleuron d'un système où l'argent est roi et domine le monde. Pourquoi t'être vendu pendant des années à ce géant du capitalisme et du profit si ce n'est aussi parce que cette entreprise payait bien et qu'il fut un temps où l'emploi y était sûr? Tu t'y voyais déjà comme ton père jusqu'à la retraite. As-tu oublié le scénario de la pièce, ses rebondissements et le dénouement inexorable qui clôture le spectacle à chaque fois?
 
Te voilà devenu un acteur malheureux mais ce ne fut pas toujours le cas.
Malgré tes connaissances, ton savoir-faire, ton "know-how", on ne veut plus de toi. A présent, tu coûtes trop cher car d'autres ont acquis tes compétences et travaillent à moitié prix. Comme le disait la chambre de commerce américaine en Belgique sans aucune dramaturgie car elle connaît bien son sujet: "C'est le marché. C'est malheureux mais c'est comme ça!" Ben oui, y a pas de secret. Dans cette oeuvre théâtrale, le dernier acte s'appelle délocalisation. Mais tu es au courant. En vivant en Wallonie, tu sais ce que sont devenus les aciéries et les métallos, et avant eux les charbonnages et les mineurs, tous délocalisés à l'Est et en Asie. C'est toujours pareil. En fait, tu es une gueule noire contemporaine. Mais tu vis toujours, tu n'es pas mort d'un coup de grisou au fond d'une mine. C'est déjà un progrès par rapport à tes prédécesseurs.
 
Donc, rien de bien neuf sous le beau soleil de septembre. Et on se dira que la mort des chenilles à Gosselies en 2016, c'est un peu ce qu'on a connu à Court-Saint-Etienne en 1984: la fin des Henricot.
Emplois perdus
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OCTOBRE 2016