D'abord, le fond: le code couleur.
La sémiologie est ici relativement simple. C'est comme aux dames et aux écheiks: il y a deux tons. Le blanc et le noir. Le blanc est réservé aux hommes et le noir aux femmes. On peut ainsi les reconnaître au premier coup d'oeil, ce qui s'avère nécessaire dans la mesure où ils sont tous enveloppés dans un drap de la tête au pied, drap identique qui masque les formes et les rondeurs. La distinction par la couleur est donc indispensable si l'on ne veut pas se méprendre et dire "bonjour monsieur" à une dame ou "bonjour madame" à un monsieur, une bévue regrettable et toujours embarrassante.
Mais ces couleurs ne sont pas innocentes. D'abord, comme partout, le blanc est synonyme de pureté et de virginité, de courage et d'intégrité. On se souviendra du fameux "chevalier blanc" dont la figure de proue fut incarnée par le sénateur VLD Marc Verwilghen pendant la commission d'enquête parlementaire Dutroux-Nihoul de 1996. Nous devons à la vérité de dire que l'appellation "chevalier blanc" ne dura qu'un an. Car, par la suite, des affaires pas très propres entachèrent la blancheur du cavalier et, ni Bonux, ni Coral, ni Vanish ne purent lui redonner la pureté dont il s'était auréolé, olé, en temps que président de la commission.
Voilà donc pour la couleur blanche qui, même chez nous, s'apparente au masculin.
L'autre tonalité, le noir, comme son nom l'indique est plus sombre. C'est la couleur des choses obscures, pas très claires, des abysses insondables et des ténèbres. C'est celle des lieux occultes, de la clandestinité, le monde les idées noires et des chattes noires.
Ça fait un sacré distinguo d'emblée. Un sérieux à priori d'entrée, comme ça par le simple jeu des couleurs. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est le fruit du hasard, que cela a été tiré au sort. Non! Dieu ou Allah, c'est le même, ne joue pas aux dés. (Au fond, ce serait intéressant de savoir à quoi il joue et s'il lui arrive de chasser le Pokémon de temps en temps. Mais soit.)
L'islam est donc noir ou blanc. Le gris, le compromis, "l'entre-deus", l'échange ou le mélange, il ne connaît pas. On savait que là-bas, les choses étaient très tranchées comme les mains ou les têtes, mais à ce point là...
Cette simple dichotomie colorée peut nous aider à comprendre pourquoi le régime parlementaire, la démocratie ne fait pas partie des fondements islamiques.
Mais ce n'est pas tout. Au-delà de cette première discrimination qui frappe la gent féminine, il est une autre injustice induite par la couleur qui l'afflige cruellement. Dans ces pays où l'astre du jour est de plomb fondu et permet de cuire une omelette sur le capot des voitures, il ne faut pas être grand vizir pour imaginer la fournaise qui règne sous un tissu noir. Entre un capot blanc et un capot foncé exposés au soleil, la différence de température peut atteindre 50 degrés. Les pauvres femmes qui veulent sortir, doivent circuler à l'étouffé dans leur sombre papillote. Il n'est pas impossible que ce mode de cuisson les incite à rester chez elles, ce qui est parfaitement au goût de leur satané mari et tout à fait dans la recette et l'esprit des lois coraniques.
Ça n'a l'air de rien la couleur, mais comme disait l'autre, ça change la vie.
Ensuite, la forme.
C'est ici que l'Islam entre dans la complexité et frise un peu le foutoir. Mais au fond, pas plus que le vêtement laïcisé à l'occidental. Regardons chez nous, rien que pour le haut du corps: singlet, T-shirt, sweat-shirt, chemisette, chemisier, chemise, pull-over, blazer, jaquette, queue de pie, veston, veste, manteau, parka, loden, doudoune, polaire et j'en passe. Idem pour le bas.
A la réflexion le système de la mode islamique est plus simple que le nôtre et comporte seulement cinq nippes de base: le hijab, le chador, le niqab, la burka et le burkini. Ce dernier étant un vêtement de bain qui se situe entre le maillot des années 20 et la combinaison de plongée. C'est celui-là qui a tant fait parlé de lui sur les plages niçoises. Un petit dessin, une petite caricature valant mieux qu'un long verset, on comprendra très vite les différences avec l'illustration ci-dessous.