La bal(l)ade dominicale
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On dirait des fanatiques
de la balade athlétique
avec leur belles vestes
et tout le reste
mais s'ils partent c'est pour rire
et l'on peut être certain
que jamais ces durs à cuire
ne se font un tour de rein
La marche à ce qu'on raconte
pour eux n'est en fin de compte
qu'un prétexte, un alibi,
on connaît pis,
un truc comme une montagne
pour fuir un peu leur chez eux
et passer à la campagne
un dimanche au coin du feux
Avec une joie cocasse
ils portent dans leur besace
tout un tas d'objets divers
des grilles en fer
des saucisses, des merguez
du bon boudin de cochon
un tonneau pour Daniel Caise
et bien sûr un tire-bouchon
Dès qu'ils trouvent la clairière
le ruisseau ou la carrière
enfin le coin super chouette
pour les brochettes
alors ils posent le sac
et débouchent l'apéro
C'est pas du Canon Fronsac
mais du gros bleu de l'Hérault
Eclairés par les lumières
d'un certain monsieur Lemaire
vieux pyromane averti
non repenti
ils font flamme de tout bois
et vautrés près du brasier
ils bâfrent ça va de soi
en arrosant les gosiers
Puis quand le feu tombe en cendres
quand le soleil va descendre
sur la ligne d'horizon
les polissons
rebroussent alors le sentier
et s'ils boitent en cours de route
oubliez la cloche au pied
c'est une crise de goutte
Lors reprenant leur voiture
leurs vidanges et leurs ordures
en tout bien en tout honneur
ces randonneurs
entament enfin leur retour
et le rendent un peu moins triste
en faisant un grand détour
pour descendre une trappiste
Mais le soir à domicile
ils n'ont pas toujours facile
d'assumer tous les efforts
dû a leur sport
C'est la rançon des randos
et le revers du grand air
on part comme des Rambos
on revient le cul par terre