Sacrée Martine, voilà ce que c'est de faire la fiole
en boîte. Que vont penser les élèves et les parents? Mauvais bulletin. Deux fois pétée en conduite.
Certes, nous déplorons qu’en cette époque de pots de vin répandus où les potes des partis s’en mettent plein les poches, les plus hautes autorités de l’Etat conduisent leur auto en état d’ébriété. Mais nous devons dire à leur décharge qu’ils semblent avoir respecté les directives de la campagne "tournée minérale" puisque ni monsieur Willy, ni mademoiselle Martine ne se sont fait pincés en ce mois de février.
Martine en boîte et puis au poste
Ministres: des hommes et des femmes comme les autres
Nous apprenons que Martine, la ministre de l’enseignement obligatoire a été contrôlée en état d’ivresse en mars 2016 et en janvier 2017 avec, dans ce cas, un retrait immédiat du permis. Cela fait deux fois en moins d’un an et franchement, on ne s’attendait pas à ça de la part de ce joli minois innocent.
Autre fait du même tonneau, en décembre dernier, le ministre Borsus connaissait une mésaventure similaire. C’est consternant mais tout semble indiquer qu’il s’agit d’une coïncidence dans la mesure où ils n’appartiennent pas au même parti.
Mais revenons à notre brebis noire. Olga Zrihen, la présidente, a touché 1.800 euros bruts par mois comme présidente de la caisse des retraites des sénateurs entre 2010 et janvier 2016. Or, cette ASBL, ne se réunit que cinq à six par an, ce qui met la réunion à 3.600 euros dans la poche. C’est pas mal pour quelques petites heures au prix d’un beau mois de salaire. C’est même très bien mais il devient difficile dans ces conditions de présider une commission d’enquête qui a justement pour but de traquer les revenus indécents des mandataires absents dans les organismes publiques, les organes ludiques et les arcanes politiques.
Dans un autre registre, on a connu une situation un peu semblable en janvier lorsque le latiniste Delpétré capota à la tête de la commission d’enquête du Kazakhgate.
Une question angoissante finit par se poser aujourd’hui: trouvera-t-on encore un quidam, un chevalier blanc comme Dash sans l’ombre d’un reproche pour présider à l’avenir les futures commissions d’enquête? Car au vu du nombre d’individus à l’œuvre dans l’une ou l’autre arrière cuisine et occupés à collectionner les casseroles, il est évident que ne nouvelles affaires vont surgir prochainement.
Alors quoi? plus d’enquête possible en raison du manque d’enquêteurs honnêtes? Ce serait une solution facile pour tous les acteurs en coulisses et les cabotins en lice. Ce serait comparable à l’acquittement en raison d’un vice de procédure, tandis que le vrai vice resterait impuni. Il deviendrait impossible d’appliquer la loi et de rendre justice par défaut de probité, d’honnêteté et de moralité, parce que tout le monde serait au dessus des lois ou plus exactement à côté... Nous serions là dans le cas de l’omission d’enquête, un vrai délice pour les candidats à l'Etat critique.
NDLR.
L’amateur de sémantique signalera avec amusement que l’on peut commissionner selon trois modes différents:
- Présider sa commission
- Toucher sa commission
- Faire sa commission
L’amateur de rhétorique constatera avec plaisir que dans les trois cas, nous sommes bien dans le sujet.
Tournée générale. On devine qu'ils ont quelque chose en commun mais on se demande quoi.
Une grosse commission… d'enquête
BELGIQUE. C’est dingue! La présidente de la commission d’enquête qui doit faire la lumière sur la nébuleuse Publifin est à son tour prise dans la tourmente générale à ne pas confondre avec la tournée minérale dont il fut beaucoup question en ce mois de février. Et, si une frange de la population a suspendu ses libations alcooliques pendant 28 jours, nos chers représentants devrait en faire autant et s'abstenir un peu de toucher aux pots de vin.