En relisant cette édition de Li Monde avant de la mettre en ligne, la vérité apparaît soudain au grand jour. Elle répond à la question insoluble dans l'air que l'édito nous posait: pourquoi tous ces animaux présents en ce mois de juin?
La réponse est limpide et transparente dans l'eau clair, c'est évidemment en raison du déluge que nous connaissons.
Bien! Maintenant, il faut que je m'emplois à construire une arche rapidement. Et comme il faut penser à tout, dorénavant, mon nom de plume, celle que j'emprunterai à la colombe de la paix, sera Noé le Nouveau ou plutôt Néo Noé. Ça sonne mieux.
Dicton prévisionnel en forme de conseil de notre monsieur météo:
Cet animal en détresse dont personne ne voyait l'infortune m'a bouleversé. J'ai bien essayé de l'attraper pour le remettre en eau vive mais je n'y suis pas parvenu. Alors, j'ai averti la productrice d'RTL pour lui dire qu'il y avait un scoop à faire à 100 mètres. Incrédule, elle a rigolé comme une conne. Mais bon, c'est normal, elle travaille à RTL."
Cela dit, chers lecteurs vous bénéficiez d'une information authentique que personne n'a relaté, ni mentionné. Tout ça dans un mensuel gratuit qui ne vous demande pas un cent pour poursuivre la lecture de ses articles.
Dites-vous bien que cela n'existe plus aujourd'hui et que vous faites partie d'un minuscule microcosme de grands privilégiés. Voilà une petite éclaircie dans l'océan de boue où sombre nos misérables média.
"L'article consacré au grèves en première page mettait en évidence la propension naturelle des populations à descendre dans la rue au printemps.
A Court-Saint-Etienne, dans la ruelle du Pont de Pierre où décidément rien ne se passe comme ailleurs, c'est un poisson qui est monté sur la rue. Emporté par la crue de la Dyle, il s'est retrouvé dans une grande flaque en oubliant d'emporter avec lui un drapeau ou un calicot. Mais dans la mesure où il s'agissait d'une jeune truite arc-en-ciel, il était difficile de trouver un étendard à ses couleurs. Le rouge, le vert, le bleu, séparément, oui d'accord, mais l'arc-en-ciel; ce n'est pas fréquent sauf dans la communauté gay. C'était une situation bien triste car ce pauvre menu fretin était seul à manifester.
En quittant le bureau de Li Monde, je m'étais dit qu'en étant aux premières loges, je pouvais faire un article dantesque. Hélas, lorsque je suis arrivé sur place, RTL-TVI avaient déjà débarqué sur les lieux et tournait son inonde reportage. Il fallait que je trouve autre chose. Par chance, j'ai rencontré ce poisson dans l'eau saumâtre tel un saumon ayant perdu sa route.
...et en réalité augmentée
Notre envoyé spécieux sur les lieux de la catastrophe.
Un mois de juin "coin, coin" !
COURT-ST-ETIENNE. Si la météo de mai fut mitigée, celle de juin fut franchement moche.
Les seuls qui ont pu y trouver leur compte sont les grands ours blancs et les petites limaces brunes. Les premiers pour les températures polaires qui leur conviennent parfaitement et qui retardent un tant soit peu l'inexorable réchauffement climatique. Les secondes pour le degré hygrométrique stratosphérique de ce ce mois pourri et la quantité d'eau tombée des nues dont raffolent ces petits gastéropodes au grand dam de nos salades.
Juin fut glacial et diluvien. Pour parler crûment, on se les gela et, bien que cela nous déplut, il plut comme vache espagnole qui pisse.
En Brabant wallon, la situation dégénéra en catastrophe dans les bourgs de Genappe et de court-Saint-Etienne sur Dyle. Des torrents de boue dévalèrent la vallée. Dans la nuit du 8 juin, la rivière bipolaire et insomniaque sortit de son lit obligeant les riverains à faire de même.
Les inondations les plus graves ont eu lieu à 300 mètres du siège de Li Monde. Le siège étant une chaise de bureau dont la vétusté mériterait qu'on la jette avec l'eau du bain. Mais, dès lors, nous ne pouvions faire autrement que de nous rendre sur place pour constater les dégâts et vous informer de la situation. Comme tous les media, Li Monde a donc la joie de vous faire part de la détresse d'autrui grâce à laquelle on se rassure en se disant: "ouf!, j'ai de la chance, ce cauchemar n'est pas pour moi". Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans ce genre de reportage; il y a toujours une étroite relation entre catastrophe et catharsis.
Voici donc le témoignage de notre envoyé spécieux.
Imondations en Brabant wallon
Météo des rues et des crues