OSLO. Tût, tût, vous êtes au courant? La Norvège envisage d'interdire sur son territoire la vente de véhicule essence et diésel dès 2020, et d'obliger tout ce qui roule à fonctionner à l'énergie renouvelable dès 2025.
Hé là! C'est dans trois ans et demi pour les premiers et dans un peu plus de huit ans pour les seconds. C'est demain ça!... Incroyable. Et attention, ce truc-là, c'est le genre d'histoire à sens unique. C'est un aller simple sans retour, une fois que la route est ouverte, elle ne se referme plus. Il faut donc s'attendre à ce que ce pays nordique ne raisonne plus en termes de chevaux / vapeur mais en caribous / glace.
On croyait la chose impossible et voilà qu'elle est en passe de se réaliser. C'est d'autant plus remarquable que cette décision émane d'un pays gros exportateur d'hydrocarbure. Il sera très intéressant de voir comment il va concilier des intérêts aussi divergents. Pour faire référence à un article parut précédemment, on se retrouve ici dans le dilemme cornélien du "citoyen et du consommateur", mais à l'échelle d'une nation. Bigre! quelle belle aventure.
Alors que le mois passé, nous allions vers la fin de l'Euro, ce mois-ci, nous nous dirigeons vers la fin de l'auto. Moi qui suis un adepte du minimalisme, des espaces vides et des ambiances zen, je suis au nirvana. Il n'y aura bientôt plus rien autour de nous, plus rien dans pieds. Tous ces trucs qui nous pompent l'air et le temps disparaissant, nous pourrons enfin commencer a exister pleinement.
Ce qui est interpelant dans le cas qui nous occupe, c'est qu'il faut être un pays se trouvant en dehors de l'union européenne pour envisager une mesure aussi radicale, rapide et avant-gardiste. On a beau vanter tous les mérites d'une Europe pléthorique à 27, moi je reste dubitatif. Il suffit de voir les mesurettes du même ordre que nous prenons chez nous aujourd'hui. En France, et seulement à Paris, les véhicules d'avant 1997 seront interdits de circulation dans le courant de l'année. En Belgique, et uniquement à Bruxelles, seuls les diésels de plus de 20 ans seront bannis en 2018. Cela nous met de nouveau quelques décennies en retard par rapport au pays le plus évolué. Et ces décisions ne proviennent même pas d'une directive européenne. Ce sont des initiatives locales. Non! il faudra qu'un jour on m'explique l'Europe dans la mesure où elle ne le fait pas elle-même. Le service communication de cette institution est en-dessous de tout et on ne viendra pas me dire que c'est faute de moyens.
Bien sûr à l'Europe, grouille une quantité phénoménale de députés, fonctionnaires, commissaires, etc... Parmi ceux-ci, il doit y en avoir un paquet qui profitent d'avantages liés à leur fonction, et sans doute que la voiture, avec ou sans chauffeur, fait partie de ces petits privilèges dans lesquels le citoyen élu et le consommateur perclus s'emmêlent un peu les pinceaux. Il faut dire qu'ils représentent aussi des pays constructeurs de véhicules avec des emplois à la pèle et des jobs à la chaîne.
S'il n'y avait le climat détestable et le manque de lumière six mois par ans, je crois bien que j'irais m'installer loin dans le Nord, au pays des orignals et des élans. Je m'y déplacerais comme Saint-Nicolas, à bord d'un traineau tiré par un cervidé affable, silencieux et peu polluant. D'autant que ma voiture commence à vieillir sérieusement et que je serai bientôt interdit de circulation par ici. Alors, pourquoi pas?...