S'il y a bien un domaine qui a fait des progrès considérables, c'est celui des prévisions, du moins, celles qui concernent la météo. On se souvient du temps jadis où lorsqu'on nous annonçait du soleil à la côte pour le week-end, il tombait des cordes samedi et dimanche sur la digue.
Aujourd'hui, plus rien de tout cela, on est effaré par la précision des prévisions. Ainsi, le jeudi 12 janvier à la météo du soir, alors que rien ne le laissait présager, l'IRM nous annonce: "Il y aura 5 à 6 cm de neige demain matin dans le centre du pays". Et le lendemain à l'aube de Court-Saint-Etienne, il y avait précisément 5 à 6 cm de neige. Pas un de plus, pas un de moins. On pourrait attribuer la justesse de cette prévision à la date porte bonheur du vendredi 13 mais qui croit encore à cet augure superstitieux?
Par contre, là où les choses prévisionnelles ne s'arrangent pas, c'est du côté des sondages. Dans ce registre, Il n'y a que des boulettes. Depuis l'élection surprise de Donald en passant par celle de François à la primaire de droite, on va de stupéfaction en stupeur pour ne pas parler d'effroi.
Il faut absolument tirer des enseignements de cette situation. D'abord, elle montre que si nous en apprenons toujours plus en ce qui concerne les choses de la nature, il semble bien que notre ignorance va grandissante au sujet des hommes et de leur culture. Si la science météorologique fait de grands pas pour l'humanité, l'humanité quand à elle se dérobe à la science sociologique. Et donc, si demain, on nous promet le grand bleu avec le MR ou le soleil rougissant du grand soir avec le PS, nous pouvons subodorer ce qui nous attend. Mais à bien y regarder, il s'agit aussi d'une sorte de prévision pour laquelle il suffit d'interpréter les dires dans le sens inverse de celui qu'on nous annonce. A Li Monde, nous en avons fait une forme de raisonnement et il faut reconnaître que cela fonctionne de mieux en mieux.
Alors, si un parti en campagne comme à la côte vous annonce qu'il fera le beau temps, vous pouvez être certain que ce sera la douche froide. Cette prévision est aussi basée sur des observations antérieures. On se souviendra du PS qui, de tout temps se présente comme l'ardent défenseur des acquis sociaux et qui vota en 2012 la fin des allocations de chômage après 3 ans. Quant au MR, le brûlant protecteur de la bourse et des investissements à risque, il a adopté en 2015 et 2016 des augmentations du précompte mobilier. Dans ces conditions, les défenseurs du climat et de l'environnement ne peuvent que se réjouir de la non participation des écologistes au pouvoir.