PARTOUT. Too much is too much et l'excès de com nuit à la com. On la voit partout à l'œuvre cette nouvelle chimère, cette gorgone. C'est le veau d'or des temps moderne, c'est aussi le cinquième pouvoir. Pas un personnage médiatique, et le terme en dit long, n'échappe à son emprise, à ses exigences, à sa dictature et son assujettissement. Au point que ce qui en résulte est un profond sentiment de duperie et de mystification. On veut être un vrai communicant, on devient un faux semblant. On croit parler juste, on sombre dans le toc. C'est la rançon de cette communication fabriquée, de tous les réseaux et de l'hyper connectivité. Il faut y être présent et donc aussi en représentation. L'individu ne peut plus être lui-même. Il doit être l'image qu'on en attend, un personnage de scène. Et si l'on joue une piètre comédie, elle est parfois dramatique comme celle de cette fillette de 12 ans qui filma son suicide par pendaison en direct et en ligne sur les réseaux sociaux. Un acte intervenu à la suite de railleries et sarcasmes à son encontre sur ces mêmes réseaux.
Ce comportement touche les ados anonymes en mal de célébrité et surtout en mal d'être, mais aussi tous les autres, hommes et femmes illustres, déjà au sommet de la notoriété ou de la gloire. On en a un exemple patent avait ce cabot de Trump toujours en scène, toujours en manipulation de tweets. Et malheureusement la maladie se propage jusqu'à contaminer ceux que l'on pensait intouchables, différents... Ce fut le cas regrettable d'un Obama, lui-même, lors de son dernier discours où il ne put s'empêcher de ne pas montrer qu'il ne pouvait s'empêcher... de verser une larme d'adieux. Mais il s'agissait surtout d'une larme de crocodile. Et c'est bien triste d'en arriver là et de s'en aller sur une telle fausse note.
Ces moyens de communication mis à notre dispositions sont censés nous offrir plus de liberté. Mais lorsqu'ils envahissent toutes les sphères, qu'ils deviennent incontournables, obligatoires et tentaculaires, on voit bien que la liberté n'y trouve plus son compte, qu'il s'agissent de vrais suicides ou de fausses comédies jouées impérativement. Alors, peut-être qu'il faut se poser une question: et si la liberté, ce n'était pas les moyens de la liberté. Si cette liberté, n'était pas l'accumulation des possibilités d'être libre et de communiquer.
Et si la liberté résidait en fait dans l'absence de moyens, d'images et de sons, bref dans le vide des choses où l'individu peut enfin s'affranchir de tous les pouvoirs.
Panoplie de la communication addictive et des objets connectés au 21ème siècle
Au risque de se répéter, on ne prête pas assez attention au monde qui nous entoure. Car voilà que nous apprenons par une flopée de media, que Facebook censure les photos de statues helléniques pour cause de nudité.
Mais enfin, dans quelle époque rétrograde vivons-nous? Certes, nous ne sommes pas de bois mais il s'agit quand même d'images de statues de marbre! Bon dieu, même les anciens grecs étaient plus évolués que nous, moins réactionnaire et moins obscurantiste que ce triste réseau planétaire.
Cher Mark, te rends-tu compte de ce que tu fais, toi l'hyper con necté? Nous qui pensions qu'il n'y avait rien de plus "in", de plus "up to date" que ton réseau. Facebook qui, à l'instar des intégristes et djihadistes les plus pointus et les plus violents, nous interdit de voir et d'apprécier les charmes de l'art l'humain et de participer à son émancipation, c'est-a-dire, la possibilité de regarder les choses en face.
Facebook devrait aller se faire voir chez les grecs qui nous ont appris beaucoup sur l'homme, sa nature, son anatomie et apporté infiniment plus à son intelligence que ce putain de résidu social. Facebook, qui confond la représentation des choses avec les choses elles-mêmes. Facebook, l'avant garde technologique qui nous replonge dans un passé vieux de 150 ans, à l'époque où "Le déjeuner sur l'herbe" d'Edouard Manet et "L'origine du monde" de Gustave Courbet faisaient scandale aussi mais sans être censurés pour autant.
Heureusement, à quelque chose malheur est bon. Et bien franchement, au rythme où les choses se défont, je n'ai aucun regret à prendre quelques rides, ni même la direction du cimetière. D'ici la, j'ai la velléité de créer "Fessebook", un réseau résolument asocial et bougrement underground.
Chacun son truc mais tous les deux de trop