C'est monsieur Alexandre Van Damme. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il s'agit d'une sorte du Donald Trump belge, en plus discret. On le surnomme d'ailleurs l'homme invisible au point qu'on ne trouve pratique-ment aucune photo de lui.
En fait, c'est l'homme le plus riche de Belgique mais plus pour longtemps puisqu'il a décidé d'émigrer en Suisse. Oui, on a chacun son pays de prédilection, pour une majorité d'armateurs, c'est l'Angleterre, pour la flotte minoritaire, c'est l'Helvétie.
Si l'on a parlé de monsieur Van Damme dans la presse, c'est justement en raison de son départ qui provoquera une perte sèche de 70 millions d'euros et sans doute beaucoup plus, pour notre trésor publique. (Mon cher trésor comme aimait à l'appeler Pierre Desproges).
Ce montant non négligeable représente le précompte mobilier sur le dividende qu'il perçoit en temps qu'actionnaire d'ABInbev. Connaissant notre homme, il est certain qu'il ne met pas tous ses yeux dans la même brasserie et qu'en bon père de famille, il diversifie ses placements.
Au jour d'aujourd'hui, où le précompte est passé de 15% à 30%, les 70 millions représente donc un tiers des trois faisant l'unité. Cela signifie que notre actionnaire en bière perçoit en net les 2/3 restant, soit 140 millions, à la grosse louche et annuellement.
Pour fixer les idées, un rapide calcule nous met le mois à 11 millions et demi, et le jour à 383.000 euros. Et cela répétons-le, unique- ment pour de la petite bière. C'est pas mal.
Mais voilà, à ce niveau-là d'avoirs, il en faut toujours plus. Et malgré quelques bibines, monsieur Alexandre Van Damme n'a pas pu avaler l'augmentation récente du précompte mobilier qui lui a fait rendre quelques millions et précipiter son départ pour Chéserex près de Genève.
C'est quand même terrible; jamais assez, jamais content, jamais heureux. Comme quoi le prénom n'est pas tout, même si l'en fût un qu'on appelait Alexandre le bienheureux.