SCIENCE, INSOUCIANCE ET RUINE DE L'HOMME. Le printemps est-il la cause de ce phénomène récurrent, toujours est-il qu’on voit refleurir un peu partout des études et des articles aussi intéressants qu’inutiles dénonçant l’impact des technologies sur l’homme, ou plutôt, ce qu’il en reste. Nous avions rapporté ici même une étude de l’ULB sur la baisse des Qi et un reportage sur l’introduction des robots dans nos homes de vieux. Nous avions même tenté une petite analyse des objets de communication pour évaluer leur incidence sur les libertés humaines. Bref, c’est dans l’air du temps et une étude toute récente nous met en garde sur la dégénérescence des facultés auditives suite à l’utilisation des smartphones diffusant de la musiques par oreillettes.
Alors, sans attendre les élucubrations des chercheurs qui nous viennent au compte goutte et au hasard de leurs centres d’intérêts, nous pensons qu’il convenait d’anticiper les événements. Dans un souci de prospective globale, Li Monde a décidé de faire le point sur l’état des connaissances actuelles pour répondre à une seule et intrigante question: "que sera l’homme de demain?". Nous nous inscrivons ainsi dans une sorte de paléontologie du futur.
L'Homme et son statut d’être supérieur de la création obligent, nous commencerons par le haut: la tête.
On ne peut faire abstraction des connaissances acquises grâce à l’ULB et ses Qi en baisse. Les conclusions n’ont rien d’étonnant dans la mesure où, à force de déléguer ses facultés à des machines, ordinateurs, portables, etc…, on finit tout naturellement par les perdre. La mémoire humaine est la première concernée. Elle qui stockait et s’entrainait à retenir quantité de choses, à commencer par des numéros de téléphones ou des rendez-vous. Pour des opérations mentales que nous exercions implicitement autrefois, nous sortons maintenant la calculette électronique. Et comme en tout, le manque d’exercice est préjudiciable à la bonne fonctionnalité de l’organe concerné.
Donc, en ce qui concerne l’intelligence, nous allons la perdre progressivement. Mais au fond, n’est-ce pas ce que nous cherchons en développant l’intelligence artificielle? N’est-ce pas ce que nous voulons inconsciemment: nous débarrasser d’une faculté en la refilant à une entité extérieure? Mais prenons garde, en externalisant un service, comme partout, nous nous mettons dans l’impossibilité de pouvoir l’assumer. Bref, nous deviendrons encore plus cons à l’avenir, et le cerveau qui, jusqu’à présent, n’avait fait que grossir va se rabougrir bougrement et diminuer dramatiquement de volume. Jusqu’à quelle taille, s’interrogera-t-on à juste titre? C’est difficile à préciser mais sachant qu’à nos origines, lorsque nous n'étions qu'une amibe marine, la taille du cerveau n’excédait pas celle d’une tête d’épingle, et tant qu’on le peut encore, rien n’interdit de penser que nous retournerons à cette dimension initiale.