BOUSVAL. Si on en croit ce panneau, le septième ciel est à deux pas d'ici. C'est le pied, non? Et le message s'adresse bien aux humains puisqu'à notre connaissance, les animaux ne savent pas lire.
INTERNATIONAL. Voici donc l'objet du conflit italo-belge. Un quasi casus belli: de la porchetta au volant d'une cinquecento. Cette image qui à fait la une des journaux transalpins a choqué et offusqué une nation toute entière. L'ambassadeur d'Italie à Bruxelles est intervenu en personne pour faire retirer les affiches indécentes portant atteinte aux bonnes moeurs pudiques. Cachez-moi ces dessins que je ne saurai voir. C'est inouï.
On a peine à croire que tout un peuple s'identifie à une petite bagnole qui n'est jamais qu'un tas de ferraille. Même si l'automobile a toujours fait des ravages dans l'imaginaire collectifs, là, on est confronté à un vrai délire de masse.
On finit par croire que les neurones de ce monde ont commencé leur migration vers une autre planète et on se demande ce qui va rester ici-bas du discernement et de la raison. Evidemment, si la bêtise disparaissait, Li Monde pourrait mettre le clavier sous la porte. D'un certain côté, cet événement à l'affiche nous rassure quant à notre avenir: il y a une montagne de pain sur la planche.
Enfin, se rappelle-t-on que la même FIAT 500, jusqu'à ce qu'elle disparaisse en 1975 et avant sa résurrection en 2007, avait pour surnom "le pou de la route". Or, un pou, n'est pas vraiment plus sympathique qu'un porc, c'est bien plus embarrassant, plus nuisible et beaucoup moins utile. Et lorsqu'on sait que FIAT a produit 3.800.000 de ces poux, on peut parler d'une véritable épidémie. Or, je ne me souviens pas qu'il y ait eu la moindre revendication de Rome à l'encontre de cette appellation peu flatteuse.
Mais bon, autres temps, autre allergie sans doute.
NDLR. Heureusement que nos éleveurs en colères n'ont pas la susceptibilité de nos amis italiens parce qu'ils pourraient très bien détourner l'affiche de la façon suivante:
Est-ce qu'un jour, ils finiront par comprendre là-haut dans les astres bruxellois? A l'instar d'un certain qui aurait élu domicile au firmament, il me semble que leurs voies sont aussi sacrément impénétrables.
BRUXELLES. Dans la capitale, il existe une curieuse similitude entre les manifestations des grévistes et les sommets des sommités européennes. Dans les deux cas, ils créent le bordel et dérangent leur monde en bloquant systématiquement le centre ville. Lorsqu'il s'agit des manifestations, cela peut se comprendre puisque c'est le but du jeu. Mais, dans le cas des réunions européennes, on s'interroge.
Comme on a pu le constater en Grande Bretagne, le citoyen lambda a beaucoup de mal a deviner le bien fondé et le bénéfice qu'il peut tirer de cette nébuleuse constellation d'étoiles qu'on appelle Union Européenne. Mais, si en plus, elle lui procure des soucis dans ses préoccupations quotidiennes, fussent-elles de déplacement, franchement, je crains que la cause soit perdue. Car, sauf à être masochiste, on ne peut pas soutenir ou applaudir un comportement qui vous nuit.
Les couronnes, il connaît.
LONDRES. "Barroso bourré aux as, chez Goldman Sachs", ça sonne bien! En tout cas, ça fait du bruit dans la presse et la sphère politique. Un ex-président de la commission européenne qui atterrit dans cette banque d'affaires sulfureuse, c'est atterrant. Et ça en dit long sur tous ces personnages qui exercent des hautes fonctions politiques et leur accointance avec le monde de la finance. Engagé pour leur gros carnet d'adresses, ils gonflent ainsi leur portefeuille. Ce n'est pas très jojo et ça ne redore pas les étoiles européennes.
Pauvre Europe, elle n'avait pas besoin de cela. Sa cote de popularité était déjà au raz des pâquerettes, la voilà six pieds sous terre. Surtout qu'on apprend que la pratique est courante. Mario Monti, ex-commissaire européen à la concurrence ainsi que Mario Draghi, président de la BCE, ont tous deux travaillé pour cette même enseigne. Quand à Tony Blair ex-premier britannique il fut engagé par JP Morgan.
Mais le cas de Barroso est plus problématique puisqu'on lui connaît des antécédents douteux lorsqu'il était à la tête de la commission européenne. En 2008, c'est lui qui a aidé la Grèce à trafiquer ses comptes pour entrer dans la zone euro. On peut donc s'attendre au meilleur de la part de José-Manuel dans sa nouvelle fonction.
Dernière minute: la France a officiellement demandé que Mr Barroso renonce à son poste chez Goldman Sachs. Mais de quoi se mêlent-ils ces Français? Ils oublient un peu vite que, s'il n'avait succombé à ses frasques dépravées, l'ex-directeur du FMI serait sans doute devenu président de la République. Ils n'ont vraiment pas de leçon à donner.