En principe Paris est l’une des villes les plus visitée au monde. Mais ce mois-ci, la ville lumière avait des relents de dépotoirs insalubres, les éboueurs ayant décidé de se croiser les bras en réaction à la réforme des retraites. Cette situation de grève comme celle que connaît Delhaize en Belgique montre que ce sont bien les travailleurs qui travaillent et quand ceux-ci s’arrêtent, c’est tout un secteur qui est paralysé. Nos gouvernants pourraient partir 1 mois en vacances qu’on ne verrait pas vraiment la différence ce qui n’est pas le cas pour les éboueurs, les employés des grandes surfaces, les infirmiers et infirmières ou les techniciens des raffineries pétrolières. À l’inverse, les actionnaires d’une société peuvent s’offrir des jours de congés sans que la boîte ne cesse de fonctionner et de leur rapporter des dividendes. Toutefois, si tous les employés font de même, il perdent leurs revenus, l’entreprise s’arrête et risque la faillite.
Cette différence d’incidence quant au travail de chacun sur le fonctionnement d'une société est un bon indice de l’importance de ce travail et du fait que le statut des travailleurs mériterait d’être mieux considéré.
Monsieur Frans Muller, le CEO de Delhaize a touché 6,5 millions en 2022 (1), cela représente environ 175 ans de travail pour un salaire moyen du groupe (250 ans pour une caissière). Ce qui se passe en Belgique est aussi vrai en France avec Carlos Tavares, le patron de Stellantis qui a gagné 23,5 millions d’euros la même année (2), soit 650 ans d’un salaire moyen français.
Or avec 23,5 millions, Monsieur Tavares peut prendre sa retraite au bout d’un an de service (tout comme monsieur Muller) s’il n’est pas trop dépensier tandis qu’on demande aux travailleurs français d’allonger de deux ans leur vie de travail. Mais où sont donc passées l’Égalité et la Fraternité si chères à la République française?
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