Si réunions de famille il y a, celles-ci se passent certainement autour d’un barbecue convivial et arrosé. Ça met du baume au cœur et ceux qui ont des aïeuls enterrés à gauche et à droite, doivent se dire “vivement le prochain cimetière”.
Mais voilà, le revers de la médaille, c’est évidemment le 1er mai. Le jour de la fête du travail se déroule sous une pluie diluvienne, une drache extranationale, un crachin d’enfer, ou même les premières chutes de neige. Autant dire que les meetings locaux n’ont pas la popularité que nous leur connaissons ici et ne mobilisent pas les foules comme chez nous. On ne serait pas étonné que la relation au travail en soit chamboulée.
Pour être complet dans cette météo planétaire, il conviendrait d’étudier le cas des mortels vivant pile sur l’équateur, là où le temps est toujours le même, printemps comme automne. Dans ce climat monotone, les deux fêtes doivent se ressembler comme deux gouttes d’eau. Même lumière, même chaleur, même précipitation… On ne doit plus pouvoir les distinguer et elles finissent vraisemblablement par se confondre. Il est sûr que la relation au travail et à la mort doivent s’en trouver chamboulées. D’ailleurs, c’est bien connu, on ne se tue pas au travail autour de l’équateur, enfin, on en meurt pas d’envie.
Dans l'hémisphère sud: des lilas pour la Toussaint et des chrysanthèmes pour la fête du travail.
Un premier novembre le premier mai serait totalement différent et inversement.
Vous imaginez le 1er novembre un 1er mai.? La Toussaint et le jour des morts en lieu et place de la fête du travail.? Il est vrai que les relations entre le travail et la mort sont nombreuses et le travail fait plus de victimes que tous les saints réunis, ceux de glace y compris.
Non.! Il faut reconnaître que le temps maussade de la Toussaint convient parfaitement à la fête des morts. Les jours lumineux, ensoleillés et chaleureux du début mai seraient malvenus voire incongrus pour célébrer les victimes de la Faucheuse. Brouillard, grésil ou pluie battante sont indispensables pour nous plonger dans l’ambiance mortuaire qui favorise le recueillement et le souvenir meurtri de nos chers disparus.
On se demande d’ailleurs comment font les autres, ceux qui ont la tête au sud, de l’autre côté de l’hémisphère. Car là-bas, le temps est inversé. Le jour des morts “tombe” juste dans l’agrément d’un printemps déjà bien avancé. Les lilas remplacent avantageusement les chrysanthèmes et leur commerce douteux pour fleurir les sépultures. Les chauds rayons d’un soleil généreux invitent davantage à la ballade des cimetières que nos tristes et glaciales gelées matinales. il est certain que la relation à la mort doit s’en trouver chamboulée. ......
Le temps du 1er novembre et du 1er mai